A l'aube de ma deuxième décénie, mes chers parents m'ont offert un très beau cadeau - comme on dit ici, "ça c'est un ben bô cadeau, en tabarnouche! " - et pour cause, puisqu'ils m'ont offert deux jours de chien de traineau dans les Laurentides. Me voilà donc partie vendredi soir, en direction de Mont Laurier, à 230kms au Nord de Montréal. Petite inquiètude pendant le voyage, pas un seul soupçon de neige en vue. Euh.. traineau... traineau.. à roulettes ??? L'esprit déborde parfois de créativité.. Mais dans ces cas-là, il vaut mieux attendre, et faire confiance.
J'ai été accueillie à l'auberge "Le Rêve Blanc" par le patron, qui m'a de suite montré ma chambre pour la nuit. Une chambre très cute, toute bien décorée, avec un lit bien douillet, ce qui est très appécié après avoir fait deux heures de voiture et quatre heures d'autobus.
(Pour la petite anecdote, on m'a dit que la chambre a côté de la mienne était occupée apr deux célébrités québécoises... mais je ne les connaissais pas. Il s'agit d'un couple d'acteurs qui jouent dans une série télévisée. Ils ont dû être surpris que je ne leur demande pas d'autographe.. ^^)
Mais le plus sérieux débutait le lendemain. Après un petit-déjeuner copieux (œufs, bacon, saucisse, toasts, fruits, céréales..), les guides m’ont emmenés jusqu’à la réserve Papineau Label, où les chiens nous attendaient. La plupart avaient dormi dans le bois, tandis que quelques uns étaient restés au refuge. Nous les avons emmenés en remorque, et il a fallu vite les libérer à notre arrivée. Ils montraient quelques signes d’impatience...
Première rencontre avec les chiens : assez impressionant. Pour être honnête, j’ai cru que c’était des loups.. Ils paraissaient tellement fous, j’ai mis quelques secondes avant de les approcher. Là, n’allez pas vous imaginez que je suis arrivée et que j’ai posé mes fesses dans le traineau en attendant que quelqu’un me pousse. Non, non non ! Le premier travail de la journée consistait à nourrir les chiens. Et je préfère vous dire que ce n’est pas rien : leur « soupe » n’est autre qu’un mélange de poulet, bœuf, porc, foie, cervelle.. mélangé dans de l’eau chaude. Au bout d’une demi-heure, je puais le chien et le poulet à 100 mètres !
Ensuite, l’affaire sérieuse commence : il faut passer un harnais à chacun des chiens. Cela parait simple comme ça, mais ça ne l’est pas tant que ça. Ils sont tellement tarés à l’idée de partir, qu’ils en oublient cette étape essentielle, et vous en font voir de toutes les couleurs. J’ai à peu près tout essayé pour arriver à leur passer (méthode douce du « coucou mon gros toutou, on va partir en promenade » puis méthode plus sportive à coincer la tête du chien entre mes genoux..) mais on a bien rigolé.Puis l’étape cruciale vient en dernier, lorsque la guide me dit : « tu peux atteler tes chiens un par un à ton traineau.» Atteler ? Au traineau ? Mais komenkonfé ? Moi toute seule ? Vous êtes sûre ?
Effectivement, j’avais bien entendu : « atteler » verbe du premier groupe signifiant attacher les chiens au traineau. Autrement dit, on détache le chien de sa ligne, et on va le mettre sur la ligne de trait. Si jamais le chien vous lâche des mains… adieu le chien ! Ca me tenterait pas de lui courrir après dans la fôret.
Bref, après bien des mésaventures, la guide me fait un rapide cours de « mécanique du traineau » pour m’apprendre à utiliser les trois freins principaux.
Puis une fois les six chiens attelés au traineau, il ne reste plus qu'à se lancer..
On tire sur le mousqueton du « largueur » et c’est partiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Deux mots sont importants dans le langage d’un musher : Hip et Stop. Le premier lance le départ, et le deuxième arrête les chiens de tête. Inutile de le dire très fort, car ces gros toutous ont l’oreille fine. En route, il faut suivre les dévers des chemins pour faire contre-poids sur le traineau et éviter qu’il se renverse. Et il faut veiller aux besoins « naturels » des chiens. Car chaque fois qu’ils souhaitent poser leur crotte, il faut s’arrêter. Ce n’est pas de tout repos. Ensuite, il ne reste plus qu’à profiter des paysages magnifiques..
A midi, barbecue improvisé dans la nature
Au menu : côtes de porc et hot-dog
Pendant ce temps, les chiens se reposent
On profite des quelques minutes avant de repartir pour flatter nos chiens et leur faire quelques câlins;
D'autres sont déjà sur les starting-block
Alors c'est reparti !!!
Le soir, arrivée au refuge.
Un très beau chalet en bois rond qui semble très luxueux de l’extérieur, mais réserve quelques surprises… Pas d’eau courante, donc pas d’eau potable, et pas d’électricité non plus.. mais un lac à proximité.
Alors l’humain attendra, la priorité est donnée aux chiens. Il a fallu aller chercher 80 litres d’eau dans le lac, et la faire bouillir sur la gazinière au propane, pour préparer la soupe des chiens. Le soir, ils ont droit à une petite gaterie : en plus de leur soupe, chaque chien à droit à son cube de viande congelée. Pour ce faire, il a fallu que l’on découpe les blocs de viande.. à la hâche !
Certains sont impatients
Puis vient notre tour de découvrir notre demeure d’un peu plus près
Ensuite il a fallu aller chercher des litres d’eau dans le lac pour enfin boire, et préparer la popotte du soir. Ah oui, j’oubliais ! On a également dû aller couper des bûches dans le bois pour se chauffer. Autrement dit, Noémie – la Noémie que vous connaissez – a joué au bûcheron québécois le temps d’une soirée. Une très très bonne expérience cette soirée là !
Le lendemain matin, à peine le soleil se levait, qu’il fallait déjà recommencer le rituel de préparation des chiens.
Les chiens semblaient pressés de repartir..
On rempli le traineau
Et on repart pour une petite matinée
Ce jour-là malheureusement, la neige fondait assez vite. C'est pourquoi on faisait beaucoup de pauses pour que les chiens se reprennent. La neige qui colle à leurs pattes ne les aident pas. De plus, il fallait qu'on regarde dans la neige que leur pattes ne saignent pas, car la moindre épine de pin pouvait abîmer leur coussinet. Si l'un d'eux se fendait, il fallait qu'on leur mette des pantouffles pour éviter qu'ils souffrent.
A midi, on réimprovise un barbecue dans la nature; au menu : hamburgers.
Les chiens commençaient à ressentir la fatigue
Un exemple de pantouffle
On en profite pour les caliner de nouveau, ils sont tellement attachants..
D'autres ont envie de rentrer..
Une expérience magnifique, bien que très rudimentaire, qui restera gravée dans ma mémoire pour un bon pti bout de temps. Et croyez-moi, je recommencerai avec grand plaisir.
"L'aventure, c'est ouvrir de nouvelles portes la bouche fermée et les yeux grands ouverts."
[Barbara Kingsolver]
Commentaires
Vraiment magnifique cet article! ces 2 jours ont du être vraiment fantastiques (même si perso, mon petit confort m'aurait manqué au milieu de toute cette neige^^)
Bisous ptite Nono
c'est certain une aventure aussi super tu ne pourras pas l'oublier
merci de nous en faire profiter avec ton reportage (photos et commentaires passionnants)
Ton article est génial, ça donne envie de se rouler dans la neige (tu te rends compte alors que je suis en Californie en ce moment même lol). Moi aussi je voudrais couper de la viande à la hache, dormir dans un chalet en bois et avoir des toutous tous mimis qui me fassent des papouilles...!
que de belles aventures en tout cas... profite un max, et reviens-nous transformée en vraie bucheronne canadienne (avec l'accent lol)
plein plein de gros bisous ma québecoise !
I miss U !
Encore un super article pour nous raconter tes aventures extraordinaires ! Je me demande qu'est-ce que tu vas nous sortir la prochaine fois ! ^^
A très bientôt. Gros bisous ma puce
trop génial ton article tu as vraiment due t'éclater malgré quelques désagréments
C'est génial, t'as du trop téclater!
ils sont trop beaux ces loups
et mdr la viande coupée a la hache...!